samedi 5 février 2011

La ballade du cowboy cyborg

4 février 2011
Texte:Max-Antoine Guérin
Photos: Guillaume Ouellet

La ballade du cowboy cyborg

En préambule je voudrais m'excuser aux gens dits « normaux » pour ce titre « geek ». Je n'ai simplement pas pu résister. Vous me pardonnerez aussi l'abus de métaphore. Merci de votre compréhension. Revenons maintenant à nos moutons principaux.

Ce soir là au 110 Price Ouest à Chicoutimi , il y avait la chaleur. Il y avait le rythme, il y avait aussi la guitare qui jouait à merveille de toutes ces tonalités particulières de la musique country, qui vont de la mélancolie des grands espaces à l'énergie musicale d'un monde à construire. Mais ce country là n'était par passéiste, il était électrisant. Il ne laissant personne indifférent, réchauffant la pièce à la manière d'un bon scotch.

Et je peux vous dire qu'il y avait de toutes sortes de gredins, de chercheurs d'or et de filles de joie au saloon ce soir là, venu entendre la prestation de la gâchette musicale la plus rapide du Nord, et j'ai nommé le chasseur de prime Bruno Rodéo. Le cowboy, qui était, depuis quelques jours à peine, « pa-pa » pour la deuxième fois, paraissait étonnamment moderne ce soir là, faisant corps dans une étrange symbiose avec sa machine, présentant au public sa nouvelle formule d'homme-orchestre. (D'où la mention un peu trainée par les cheveux du cyborg)

Petit historique

Ce n'est pas sans détour que l'artiste en est arrivé au country. Comme il me le confiait ce soir là, attablé au bar de bois massif de notre établissement de douce débauche préféré, il a participé à une multitude de petits groupes, depuis Les Révolvers, groupe un peu punk de sa prime jeunesse, jusqu'au projet La Prairie Électrique, avec Martin Morency. Étrangement, le pseudonyme Bruno Rodéo est plus ancien que son amour pour le country, un ami l'ayant surnommé ainsi dans une entrevue avec un fanzine français parce qu'il était selon ses dires, et l'aveu de Bruno, « casse-cou en char ».

Puis, après une relation d'un an avec une fille de la « countryssime » ville de Calgary et quelques années de Rockabilly, Bruno décide de faire son entrée, à sa manière bien sûr, dans le monde du country, en espérant se faire admettre dans les programmations des nombreux (et très populaires) festivals du genre. Alors dans un élan frénétique il plonge se transforme en encyclopédie de ce style musical, cherchant partout de nouveaux horizons, de nouvelles manière de faire des « cover » de cette musique qui s'accorderait mieux avec toute l'énergie qu'il voulait y mettre.

La formule magique de l'homme-orchestre

De prime abord, en le voyant accoutré de cette façon, notre curiosité est immédiatement piquée. Mais que fait donc un cowboy – sur un tabouret – dans tout ce fatras de métal? Mais au moment venu, quand il met finalement la machine infernale en marche, on comprend toute l'ingéniosité de sa mécanique. On comprend, ô savoureuse antithèse, la perfection « broche-à-foin » de cette machine, élaboré progressivement par l'artiste, au gré de ses tâtonnements.

Premièrement, des traditionnelles bottes de cowboy modifiées lui permettait tout d'abord d'atteindre son « case de guit » et une boite de bois pour produire le « kick » et le « snare ». Au gré des spectacles il ajouté une première et une deuxième cymbale. Puis une pédale qui fait des harmonies lui permettant de dupliquer sa voix pour produire des effets de chœur. Après divers bidouillages il ajoute une machine de son cru lui permettant de s’enregistrer, de se « looper » pendant qu'il joue, ce qui lui permet de s'accompagner lui-même. Un gazou est finalement venu s'ajouter, digne comme une cerise sur le sundae. Il a interprété en solo ce soir là plusieurs compositions ainsi que des classiques du genre remaniés à sa sauce, au plus grand plaisir des amateurs, qui battaient la mesure et dansaient d'un pied léger.

En terminant

On laissera le mot de la fin à l'artiste qui nous confiait, presque gêné de l'aveu, « je suis capable de monter à cheval mais je ne suis pas un cowboy pantoute, je suis pas un vrai gars de rodéo ». Ne t'inquiète pas, on ne t'en veux pas une seconde Bruno, personne ne songerait a t'enduire avec du goudron et des plumes parce que les bonnes âmes présentes ce soir là ont tellement apprécié que plusieurs ont dû, dès le lendemain et grâce à toi, faire leur « coming-out » et se dire fièrement « Amateur de musique Country ».



Les intéressé(e)s pourront suivre Bruno sur son site webhttp://www.brunorodeo.com/, où sont aussi précisés les points de vente du dernier album du Cowboy et de son équipe de Routiers, intitulé « Envoye par là ». Mais au grand dam des amateurs, il fera très peu d'apparition dans les prochains mois, ayant un emploi du temps très chargé. Alors si jamais une occasion se présente, précipitez-vous. Parce que le Country, c'est aussi ça la vie. 










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